Altered Carbon tome 1 - Richard Morgan

2/6/2024
Science-fiction

Résumé

Takeshi Kovac est un soldat des corps diplomatiques (un “diplo”), entraîné et conditionné à la manipulation et à la violence, qui change d’enveloppe (de corps) comme de chemise et remplit ses missions efficacement. Mais il s’est rendu coupable d’un crime qui l’a condamné à une mise en stockage pour une centaine d'années. Un Math (comprenez une personne si riche qu’elle peut cloner son corps à l’infini et ainsi vivre éternellement), Laurens Bancroft, achète son réenveloppement et l’engage pour résoudre une enquête : trouver qui lui a tiré une balle dans la tête. La police a conclu au suicide, mais Bancroft refuse cette thèse. Sa conscience est chargée dans le cloud toutes les 48 heures, ce qui lui évite ainsi la vraie mort. Mais son assassin a bien pris soin de le tuer avant ce chargement. Il ne lui reste donc aucun souvenir des 48 heures précédent son meurtre. Kovac se retrouve plongé dans des machinations multiples ; en plus de l’enquête Bancroft, il découvre que l’enveloppe qu’il porte a un lourd passé.

Avis

Vous avez certainement entendu parler ou même regardé la série Netflix éponyme. J’ai découvert la série avant les livres et j’ai adoré la saison 1, mais je n’ai pas regardé la saison 2 et n’en ai pas l’intention. En revanche, j’ai très vite acheté l’intégrale numérique, vendue pas cher lors d’une OP de Bragelonne.

J’ai lu ce premier tome très rapidement et retrouvé les prémices de la série. Heureusement pour moi, le livre et l’adaptation ont des différences suffisamment significatives et intéressantes (le propos n’est pas tout à fait le même, ni le but des personnages) pour que la lecture me réserve moultes surprises. Âmes sensibles s’abstenir cependant, le livre contient du gore et des scènes explicites. Certaines scènes gores m’ont fait froid dans le dos mais j’ai trouvé les scènes de sexe bien écrites.

L’auteur maîtrise de bout en bout la narration soutenue par un rythme cadencé et des personnages divers et variés bien que légèrement moins marquants que ceux de la série.

Laurens Bancroft était plus intéressant et moins caricatural que dans la série, les échanges philosophiques sur la longévité entre lui et Kovac sont fins et intelligents. On en apprend davantage sur ce personnage détestable.

Le personnage de Myriam, la femme de Bancroft, est assez décevant car elle n’a que la fonction de femme fatale. La détective Ortega est forte, indépendante parfois violente au caractère bien trempé. Elle est assez similaire au personnage de la série mais on la voit moins. Sa relation avec Kovac est bien moins stimulante que dans la série.

J’ai aimé en revanche découvrir de nouveaux personnages, certains profondément touchants comme cette hackeuse qui a perdu sa fille et manque d'argent pour lui acheter une nouvelle enveloppe. En bref, la palette de personnages y est plus riche mais plus diluée que dans la série.

L’univers d’Altered Carbon s’inscrit dans le genre Cyberpunk. La Terre a colonisé plusieurs planètes, comme Harlan d’où est originaire Takeshi Kovac. La pauvreté et la misère sont rampantes. L’exploitation des ressources est toujours au cœur de la société ultra capitaliste, et une poignée de personnes possède tous les pouvoirs. Quand les tyrans sont immortels, quel espoir reste-t-il à l’humanité ? Si cette question est au centre de l’intrigue de la série, elle n’est ici que peu abordée. Kovac n’est pas un révolutionnaire, c’est un diplo quasi dépourvu d’empathie et de sens moral qui est né dans cette société et s’y est adapté sans la remettre en question car elle ne peut de toute façon pas être changée. C’est un personnage cynique.

L’auteur s’attache principalement à montrer ce que l’immortalité, rendue possible par les piles (comprenez l’outil contenant la conscience d’une personne), implique dans les rapports humains et la construction de la société. Il explore aussi toutes les dérives possibles lorsque l’intégrité physique n’est plus corrélée à la survie et que les améliorations cybernétiques sont monnaie courante. 

En bref, c’est un roman focalisé sur le transhumanisme poussé à l’extrême avec toutes les implications positives mais surtout négatives démontrées par l’imagination fertile de Richard Morgan. 

Conclusion

Je recommande ce premier tome de la trilogie Takeshi Kovac sans hésiter. Si vous aimez ce genre d’univers alors vous serez servis. Le travail de l’auteur est impeccable et j’ai hâte de découvrir les prochaines aventures du protagoniste.

May

J'ai découvert la littérature de l'imaginaire enfant en lisant des mangas (Full Metal Alchemist, Claymore, Fruit Basket, Naruto, etc.) qui me permettaient de m’évader. Puis une camarade de classe m'a un jour prêté la trilogie du Dernier souffle de Fiona MacIntoch. Ça a été la révélation ! Depuis je suis avide de lectures de l'imaginaire et plus particulièrement de fantasy qui constitue l'essentiel de ma PAL.

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