Une Heure lumière #5

26/11/2023
Science-fiction

Sur la route d’Aldébaran de Adrian Tchaikovsky

Coup de cœur absolu pour cette histoire que je vais garder en tête un bon, très bon moment.

Petit disclaimer, ce texte ne conviendra pas aux âmes sensibles, plusieurs passages étant assez gores. Personnellement, j’aime le genre horrifique mais c’est hélas devenu difficile de trouver des nouveautés en librairie. J'étais alors ravie quand j’ai compris que ce livre mélangeait SF et horreur, à l’instar de la saga Alien.

Tout commence lorsque la sonde spatiale Kaveney transmet les images d’un artefact aux dimensions gigantesques situé dans la ceinture de Kuiper, au large de Pluton. Ses propriétés si particulières prouvent son origine non naturelle et une équipe internationale est envoyée pour aller l’étudier de près, mais personne n’est préparé à ce qu’il vont y trouver.

Cette nouvelle est écrite à la première personne et suit deux temporalités. Le narrateur, Gary Rendell, astronaute, nous raconte à la fois son présent et son passé, c’est-à-dire les événements qui l’ont amené dans sa situation présente (un sacré bourbier). Cette technique permet vraiment de maintenir un suspens constant jusqu’au final qui est l’un des meilleurs que j’ai pu lire.

Gary est ce personnage sorti de nulle part, dans les films d’horreurs,  ayant miraculeusement survécu on ne sait combien de temps dans un environnement hyper hostile en développant des compétences et capacités particulières, mais qui n’a plus vraiment toute sa tête et fait grave flipper. Je vous rassure, vous aimerez suivre Gary, il est drôle et fait plein de références à la pop-culture.

Adrian Tchaikovsky est sans conteste l’un des meilleurs écrivains SF actuels. J’ai d’ailleurs déjà acheté Le Dernier des aînés paru dans la même collection.

PS : J’ai trouvé l’album (instrumental) parfait à écouter pendant cette lecture : Divinity : Original Sin 2 de Borislav Slavov.

La Maison des jeux - Le Serpent de Claire North

Après un moment difficile pour rentrer dans l’histoire, j’ai finalement totalement accroché une fois le premier tiers passé. Le récit prend place à Venise en 1610 et nous suivons les aventures de Thene. Comme le titre de la nouvelle l’indique, La Maison des jeux est au cœur de l’intrigue. Thene est obligée d’y accompagner son infâme mari qui dilapide tout leur argent. C’est un perdant. Mais Thene est bien plus intelligente et remporte des parties à son insu. Cela lui permet de renflouer un peu les caisses et de mettre de côté pour quitter son époux. Sa vivacité d’esprit n’échappe pas à la Maison des Jeux qui l’invite à la Haute Loge pour jouer une partie hors du commun. Celle-ci représente un gros risque mais elle offrirait à Thene son indépendance. Elle accepte mais s’interroge rapidement sur l’égalité des chances entre elle et les autres joueurs, ses rivaux. Et si la partie était plus que cela encore ? Et si ce n’était pas elle la joueuse mais la pièce ?

Le récit à la 3e personne permet de dissimuler les pensées de Thene et donc sa stratégie. C’est très malin car le lecteur est en fait un spectateur de la partie qui se joue.

Je recommande de lire cette nouvelle d’une traite car il y a beaucoup de personnages et de machinations. C’est très bien ficelé mais il faut être attentif. Thene est un personnage intéressant même si elle me fait penser à un robot par moments. Elle est très mesurée et exerce un contrôle quasi parfait sur ses réactions. M’est avis qu’elle gagnerait au poker. Ce n’est pas un défaut, mais je préfère les personnalités plus expressives, drôles ou cyniques. 

La Maison des jeux se compose de trois nouvelles. Je compte bien acheter les deux suivantes car j’ai encore plein de questions restées sans réponse même si la partie de Thene se termine à la fin de ce premier tome. L'univers est très mystérieux et j’ai hâte d’en découvrir tous les tenants et aboutissants. 

Houston, Houston, me recevez-vous ? de James Tiptree Jr.

Le postulat de départ est assez simple et peu original, trois hommes; le capitaine Bernhar Geirr, le major Norman Davis et le Dr Lorimer sont à bord du Sunbird (non ceci n’est pas le début d’une blague) qui doit effectuer le tour du soleil. Au cours de leur mission, ils sont pris dans une tempête solaire qui endommage leur spationef. Malgré plusieurs tentatives, la NASA ne répond pas à leurs appels de détresse. Ils finissent par capter une fréquence en provenance d’un autre spationef d’un genre nouveau. Les personnes à bord leur proposent de les secourir. Les trois hommes n’ont guère le choix et acceptent, mais une information choque le Dr Lorimer, le Sunbird n’est pas sur la bonne trajectoire et le placement des étoiles n’est pas le bon. Comment est-ce possible ? Une seconde révélation suit très vite et leurs certitudes s’écroulent. Mais pour ces hommes, le pire est à venir une fois à bord du Gloria.

Cette nouvelle, qui s’annonçait cousue de fil blanc, m’a agréablement surprise.

Plus j’avançais dans ma lecture, plus je me disais : “une minute, ça a vraiment été écrit par un homme ?” Je ne m’étais pas du tout renseignée sur l’auteur et c’est la postface qui révèle le véritable nom de l’autrice : Alice B. Sheldon. Tout s’explique ! Sans cet angle féministe, la nouvelle aurait été sans grand intérêt. Le sous texte est incisif et la postface apporte tous les éclairages nécessaires. Je suis maintenant curieuse de lire d’autres textes écrits par cette dame.

May

J'ai découvert la littérature de l'imaginaire enfant en lisant des mangas (Full Metal Alchemist, Claymore, Fruit Basket, Naruto, etc.) qui me permettaient de m’évader. Puis une camarade de classe m'a un jour prêté la trilogie du Dernier souffle de Fiona MacIntoch. Ça a été la révélation ! Depuis je suis avide de lectures de l'imaginaire et plus particulièrement de fantasy qui constitue l'essentiel de ma PAL.

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