le Roi berger : Une fenêtre sur les ténèbres et Deux couronnes corrompues - Rachel Gillig

8/2/2025
Fantasy

Résumé

Il y a de cela environ 500 ans, le roi Berger du royaume de Bourde créa le jeu de Providence composé de douze cartes magiques, chacune en un nombre d'exemplaires qui lui est propre. On raconte que l’Esprit aida le roi Berger dans son œuvre mais, jalouse que le peuple se détourne d’elle et ne se concentre que sur les cartes, l’Esprit libéra une Brume sur Bourde qui, d'année en année, gagne du terrain. Ceux qui la respirent meurent de la Fièvre ou sont dotés d’une magie qui les détruit peu à peu. Le livre du roi Berger raconte que pour mettre fin à la Brume, il faut réunir le jeu. Mais une carte reste désespérément introuvable : la carte des Deux-Aulnes. Alors que le roi Cormier s’attèle à cette tâche, il fait régner la terreur sur ceux qui ont le malheur d’être dotés de magie en les tuant ou en les utilisant à ses propres fins. Ses Destriers, chargés de faire régner l’ordre, traquent tous les survivants de la Fièvre. Elspeth du Fusain en fait partie. Son seul espoir pour échapper au roi : réunir le jeu de Providence pour mettre fin à la Brume et se libérer de sa magie.

Univers

Le point fort de ce roman réside dans son univers original, lié à la nature, en particulier les arbres (tous les noms de famille sont des noms d'arbres) et le système de magie reposant sur des cartes. Chaque carte dote son porteur d’un pouvoir unique, d’un simple toucher. Mais pour chaque don, il y a un prix. Le prix de la magie est élevé. Par exemple : la carte de la Faux vous permet de manipuler n’importe qui mais l’utilisation prolongée de cette carte inflige une douleur insupportable. Le roman présente un certain nombre de cartes mais malheureusement il n’y en a qu’une poignée que l’on voit en action. J’ai trouvé ça dommage. 

Le principe du donner pour un rendu s’applique également aux survivants de la Fièvre. Plus ils utilisent leur don, plus ils dégénèrent. 

Le système politique est assez simple, trop peut-être ; le roi règne sans partage. Il n’y a pas de conseil ou de second. Son autorité est absolue. La population semble complètement passive face à la violence des Destriers et il n’existe aucune faction résistante. Les seuls personnages qui agissent activement contre le roi sont finalement proches du pouvoir. Si les motivations de chacun sont clairement explicitées et crédibles, j’ai trouvé peu probable que les habitants soient aussi passifs ou indifférents.

La romance est l’autre élément central de l'intrigue, c'est pour cela que je classe ce roman en romantasy. Nous suivons de jeunes personnes qui découvrent l’amour tout en luttant pour leur survie. Bien sûr, nous retrouvons le cliché des jeunes hommes expérimentés et des jeunes filles innocentes. Les relations qui se développent entre les personnages ont cependant le mérite d’être attachantes et bien menées. Il y a en tout et pour tout deux scènes de sexe soft, une dans chaque livre. 

Enfin, l’aspect que j’ai le plus apprécié, c’est le dialogue récurrent dans la tête d’Elspeth qui a absorbé l’esprit d’une carte Cauchemar lorsqu’elle était enfant et qui, depuis, partage son corps avec lui. Celui-ci prend la forme d'une bête énigmatique qui peut contrôler le corps d’Elspeth (avec son consentement) et lui conférer une force surhumaine. J'étais très intriguée par lui dans le premier tome et ravie de le découvrir au premier plan dans le tome deux.

Personnages principaux 

Elspeth de Fusain (je déteste ce prénom compliqué à prononcer) : Elspeth est une jeune fille de 20 ans si je me souviens bien. Sa mère est morte de la Fièvre. Elspeth, quant à elle, a survécu à l’infection. Son père, commandant des Destriers, aurait dû révéler son infection au roi mais il décide de la cacher chez sa belle-soeur. Il se remarrie avec une femme, qui, bien sûr, donne naissance à deux filles peu après et se montre cruelle avec sa belle-fille. J’y vois une claire référence à Cendrillon. Il fallait bien ajouter des points de sympathie en faveur de l'héroïne...

Le Cauchemar : la carte du Cauchemar permet de devenir télépathe. Elle est représentée par une sorte de bête canine effrayante aux yeux jaunes. L’esprit de cette carte est très mystérieux, il semble connaître l’histoire du roi Berger et des événements qui ont suivi la création des cartes. Âgé de 500 ans, il est rongé par la colère et son désir de vengeance. Elspeth l’interroge mais il ne lui donne que rarement satisfaction. Il parvient également à voir les cartes. S’il est suffisamment proche, il détecte leur couleur caractéristique même derrière un mur ou un objet.

Ravyn d’If : neveu du roi et capitaine des Destriers, son frère infecté se meurt dans les quartiers du roi car captif de ce dernier. Il est prêt à tout pour sauver son frère. Il enrôle Elspeth, car sa capacité à détecter les cartes lui donne un avantage pour réunir le jeu.

Roi Cormier : On sait peu de choses de lui, à part qu’il est intelligent, narcissique et sans pitié. C’est un personnage sans aucune profondeur.

Prince Auch : fils héritier du roi et fiancé d’Iona, il est cruel et violent. C’est une extension de son père.

Prince Orme : allié et cousin de Ravyn, il voue une haine viscérale à son frère et son père. Il possède une Faux.

Iona : cousine et meilleure amie d’Elspeth, elle est d’abord présentée comme étant extrêmement innocente, gentille et bonne. Heureusement pour le lecteur, son personnage va se révéler bien plus intéressant que ça. Elle participera activement aux intrigues de cour et jouera un rôle essentiel dans l’avenir du Royaume.

Avis

Je vais être honnête, la première partie du premier tome est une tannée à lire. C’est mal écrit et il ne se passe rien de bien intéressant. J’ai failli lâcher le livre mais j’ai persisté car c’était une lecture en commun pour mon book club. Je n’ai pas regretté car, passées les maladresses d’écriture du début, le style s’est affirmé et l’écriture est fluidifiée. Je ne comprends pas pourquoi il y a une telle disparité dans ce premier tome mais passons. L’autrice a réussi à créer un monde relativement original et intriguant. Il y a de la poésie en vers tout au long du livre, qui correspond à des passages du livre du roi Berger. Ce roman est avant tout sombre et atmosphérique. C’est assez difficile à décrire mais il y a un côté mystique et folklorique très réussi. Les personnages ne sont pas épargnés et les enjeux sont assez élevés. Si j’ai pris mon temps à la lecture du premier, j’ai lu à toute vitesse le second !

Conclusion

Je suis satisfaite de ma lecture dans l’ensemble, j’ai trouvé que les intrigues étaient stimulantes et l’univers frais. L’aspect romance ne m’a pas dérangé même si parfois le côté ingénu d’Elspeth m’a fatiguée. Après avoir terminé le premier tome, j’ai tout de suite enchaîné avec le deuxième tellement j’étais prise par le suspense. Le déroulé du second tome est totalement différent du premier. Il permet au lecteur de suivre plusieurs personnages et non plus seulement Elspeth. L’action est omniprésente et les personnages en voient de toutes les couleurs. La conclusion de cette duologie est bien maîtrisée, tous les arcs narratifs trouvent leur résolution. Je recommande cette romantasy à ceux qui comme moi sont plutôt branchés fantasy adulte. Il ne s’agit pas d’un coup de cœur et je ne sais pas si je m’en souviendrai dans un an, mais j’ai passé un agréable moment de lecture, ce qui est déjà bien.

May

J'ai découvert la littérature de l'imaginaire enfant en lisant des mangas (Full Metal Alchemist, Claymore, Fruit Basket, Naruto, etc.) qui me permettaient de m’évader. Puis une camarade de classe m'a un jour prêté la trilogie du Dernier souffle de Fiona MacIntoch. Ça a été la révélation ! Depuis je suis avide de lectures de l'imaginaire et plus particulièrement de fantasy qui constitue l'essentiel de ma PAL.

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